Série Panneaux

Exposer dans la rue reste illégal, les conditions à réunir sont longues et complexes rendant les projets difficiles à mettre en œuvre. Cette problématique m’a amené à envisager une forme d’œuvre ne dégradant en rien l’espace urbain, réversible afin de minimiser l’illégalité des réalisations, tout en prenant en compte que mes travaux s’inscrivent dans la durée pour être réalisés. Le travail sur panneau signalétique remplit toutes ces conditions, l’œuvre est réalisée en atelier me donnant le temps de parfaire les réalisations, l’installation dans la rue est rapide et réversible, et le panneau est résistant inscrivant l’œuvre, potentiellement, dans la durée. Ce mobilier urbain est recyclé (anciens panneaux destinés à la destruction) et l’endroit d’installation est judicieusement choisi (afin de ne pas perturber la circulation). Mon travail de dessin, abordé dans la série informe est réinvesti, car adapté à ce travail : coloré, suffisamment détaillé pour saturer la lisibilité des représentations afin d’établir un contraste avec le support dont les pictogrammes assurent la lisibilité. Comme dans mes dessins, la question du rapport à l’œuvre est en jeu, le spectateur est invité à se rapprocher du panneau pour en découvrir les détails, s’opposant à la notion de vitesse, de flux induite par la signalétique (faite pour être comprise très rapidement). Les lieux d’accroche font sens en lien avec les éléments représentés. L’idée d’éparpillement, de diffusion et de perte de contrôle est sous jacent dans ces travaux. Une fois l’œuvre déposée, je l’abandonne, elle va alors être diffusée via sa représentation, sur internet par le biais des photos du public. Je renverse le propos, de mes travaux précédents.

Série en cours, encre acrylique sur panneaux signalétique